Abattage des hêtres atteints par la chalarose

Hécatombe chez les frênes, nos forêts mettront des années pour cicatriser…

Vous l’avez peut-être constaté ces derniers mois en vous promenant en forêt, en voiture en longeant un bois…. des centaines de troncs d’arbres coupés s’entassent le long des sentiers… Mais alors pourquoi tant d’arbres abattus ?

Qu’est-ce que la chalarose du Frêne ?

Depuis 2009, la région des Hauts de France a vu se développer dans ses forêts une maladie parasitaire provoquée par un champignon qui frappe les frênes : la chalarose (Chalara fraxinea).

Ce champignon, venu du Japon, a d’abord rongé les forêts d’Europe, en commençant par la Pologne, avant de s’attaquer à nos forêts.

C’est essentiellement entre juillet et septembre que ce champignon s’attaque aux frênes, qu’ils soient jeunes ou plus matures. Disséminé par le vent, ce qui facilite sa propagation, il pénètre d’abord par les feuilles, qui se dessèchent peu à peu et finissent par tomber. Les arbres tentent alors de résister en reconstituant de nouveaux rameaux mais ils s’épuisent vite. Le champignon étant également capable de s’attaquer au pied de l’arbre, il fragilise son système racinaire et provoque la mort de celui-ci. Les frênes malades deviennent cassants et le risque de chute d’arbres ou de branches devient important.

Une nécessité d’agir face à l’ampleur des dégâts

Il n’existe à ce jour aucun traitement ni moyen de lutte contre cette maladie. Il a donc fallu agir vite car sans intervention, la maladie a toutes les chances de se propager très vite. En effet, en moyenne, 20 % des arbres des forêts de la région sont des frênes. Dans certaines zones, comme à Boulogne, leur présence atteint les 40 %. Bien plus que la moyenne nationale, évaluée à 4 %.

La mise en sécurité des sentiers qui sillonnent les boisements est donc devenue primordiale. Les mesures ont pu sembler drastiques mais elles étaient indispensables ! Ainsi, les frênes situés entre 20 et 25 mètres de part et d’autre des chemins ont été concernés par cette mise en sécurité. Ils ont été recensés dans l’ensemble des Espaces Naturels Sensibles du Pas-de-Calais. Depuis 2 ans maintenant, nous luttons contre ce fléau. A ce jour, près de 4 000 arbres ont déjà été abattus à Groffliers, au Bois d’Haringzelle à Audinghen, à la Poudrerie à Esquerdes, au marais de Guînes, au lac d’Ardres, aux dunes de Slack à Wimereux, au bois Louis et d’Epenin à Beugin et La Comté, au domaine de Bellenville à Beuvry, au bois des Bruyères à Angres Souchez Givenchy, au bois du Carieul à Souchez, au bois du Hautois à Oignies, au marais à Feuchy et au bois de Maroeuil. Pour cela, certains sites ont dû être fermés totalement ou partiellement au public le temps des travaux.

Coupe sanitaire de 745 frênes au bois d’Haringzelles.

Coupe sanitaire de 745 frênes au bois d’Haringzelles en novembre  2017 afin d’assurer la mise en sécurité du site.

Et maintenant qu’adviendra-t-il des frênes et de nos forêts ?

Il est impossible de replanter des frênes… Trop risqué, la maladie lui étant spécifique, elle se transmet trop rapidement. Il est devenu nécessaire de diversifier les essences de nos forêts. Plusieurs chantiers ont été organisés afin de replanter de nouvelles espèces : chênes, hêtres, merisiers, tilleuls…

Et nous comptons également sur la régénération naturelle, la ré-ouverture du milieu permettra à d’autres essences de s’épanouir et de se développer.